Frère GonzalveFournier
Né le 31 mai 1926 au Mans (72)
Noviciat le 02 août 1945
Ordination le 29 juin 1951
Décédé le 18 août 2013
Né le 31 mai 1926 au Mans (Sarthe), Jean FOURNIER, après avoir commencé des études de droit à la Faculté d’Angers, est entré au Noviciat des Capucins de sa ville d’origine le 2.08.1945 sous le nom de frère Gonzalve et y émit ses premiers vœux le 15 septembre 1946. Après sa formation à Nantes, il y a été ordonné prêtre le 29 juin 1951.
Dès 1952, il rejoint le couvent de noviciat du Mans comme prédicateur, puis celui d’Angers comme assistant de la Fraternité séculière. C’est au couvent et au pèlerinage de Blois qu’il exercera pendant plus de quarante ans ses nombreux talents au service des Fraternités franciscaines, religieuses et laïques, comme aumônier des sœurs Franciscaines et en clinique. Parmi l’éventail assez varié de ses activités, il faut citer : son aide à la basilique Notre-Dame de la Trinité, où il accueille de nombreux prêtres, religieuses et laïcs dans le sacrement de réconciliation. Il assurera de longues années le service de l’Ordo liturgique pour la francophonie. À travers toutes ces activités, il a essayé de vivre la catholicité et la minorité, en étant toujours au service et en jouant un rôle de suppléance ; ce qui lui permet de donner du temps à la prière. Il aimait aussi prendre la bicyclette et, quand il faisait beau, pouvoir prier, réfléchir et travailler en plein air.
En 2002, il est venu à Angers pour une retraite bien méritée qui le vit décliner petit à petit.
Extrait de l’homélie prononcée à l’occasion de l’enterrement du Père Gonzalve le 21 août 2013
Sommet de l’Évangile, les Béatitudes que, dit-on, Gandhi aimait méditer n’en sont pas moins abruptes et nous posent question ! Comment en effet dire à ceux qui pleurent qu’ils sont consolés, ou comment tenir l’équation entre le fait d’être persécuté et être dans la joie ?
Dans un monde où ce qui compte c’est l’immédiateté, l’apparence, le superficiel quand ce n’est pas l’inconsistant, les Béatitudes nous disent, elles, que la vérité d’une vie, son poids... c’est le cœur de l’homme ce lieu profond où il engage sa vie.
C’est pourquoi ce matin, les Béatitudes jettent une douce lumière sur la vie de notre frère Gonzalve, elles en sont comme le fil conducteur qui en relie tous les éléments.
A 19 ans, jeune étudiant en droit il est attiré par saint François et notre forme de vie capucine. Habitant rue Prémartine au Mans, il n’avait que quelques centaines de mètres à faire pour être assidu aux offices de ce couvent de noviciat. Il y découvre une vie conventuelle austère, et joyeuse, une vie de prière simple et belle qui le marqueront toute sa vie religieuse... et il fait le pas décisif le 2 Septembre 1945.
Poursuivant sa formation il est ordonné prêtre en 1951, il retourne quelque temps au Mans comme prédicateur. Mais c’est à Blois qu’il a donné le meilleur de lui-même... 40 années de présence... la silhouette du père Gonzalve avec sa bicyclette faisait presque partie de la ville. Au cours de ces années c’est sans compter qu’il a donné aux sœurs dont il était l’aumônier, la vie religieuse étant pour lui tellement importante pour l’Église... il a accompagné avec compétence les fraternités séculières (que l’on appelait Tiers-Ordre). C’est l’accueil quotidien des pèlerins à la Basilique, c’est le ministère de la confession, toute sa vie il a été un ministre inlassable de ce sacrement qu’il exerçait avec tact et discernement. Et au milieu de toutes ces activités il restait celui que nous avons toujours connu : homme de prière, silencieux, discret et souriant.
Angers... surtout dans les dernières années a été le temps de l’attente, attente dans la prière (son chapelet ne le quittait pas). Et au travers de la fragilité physique, il y avait dans cette attente quelques chose de la fermeté et de la conviction de Job : « Je sais moi que mon libérateur est vivant... moi-même je le verrai ! » A vous sa famille qui me demandiez de ses nouvelles je disais : « Le père Gonzalve est de plus en plus sur le chemin du ciel ! »... on avait l’impression qu’il entrevoyait déjà la lumière de Dieu.
Et nous ce matin ?..nous prenons conscience que lui si discret si effacé... il laisse un grand vide ! Insensiblement son départ nous ramène à l’essentiel, il nous rapproche de Dieu. Je pense qu’avec son sourire il nous murmure comme un message ce que disait un autre capucin le père Joseph de Paris : « la plus noble, la plus utile et délectable de toutes les passions et occupations est l’entretien de l’âme avec Dieu. » ■