« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix… »
Lequel d’entre nous n’a jamais prié avec ces mots attribués à saint François d’Assise ? Qui sait si cette prière n’habitait pas déjà le cœur des disciples qui partaient, deux par deux, « comme des agneaux au milieu des loups » ? Dans notre monde marqué par l’urgence d’une responsabilité écologique, par la nécessité d’une réflexion éthique et par l’enjeu de rapports humains construits sur le respect et la non-violence, la mission confiée par Jésus prend un relief particulier. La tempérance des relations (« paix à cette maison ») mais aussi celle de la consommation (« n’emportez pas d’argent ») est une porte ouverte sur le Royaume. Les disciples, qui donnent la paix de Dieu, mangent ce qu’on leur offre : ainsi, dans ce mouvement d’accueil mutuel, un espace se crée pour laisser passer la Bonne Nouvelle. Tempérance, pauvreté, harmonie, reconnaissance et louange sont sœurs dans le cœur de François. Et devenant effectives dans sa vie, elles font de lui une grande figure de fraternité et de communion. Son goût du dépouillement le rend extraordinairement présent au don de Dieu dans sa Création. L’Évangile a fait en François son travail de simplification et d’unification. Osons ce même pari fou aujourd’hui ! Que notre programme de vie s’appuie sur les conseils du Christ. Laissons son appel transformer nos relations aux hommes, aux biens et au monde.
Véronique Thiébaut, journal La Croix, 3 octobre