Veillée pascale 2020
En cette veillée pascale, voici que nous revient en force, en bourrasque printanière, ce que nous avions perdu avec la mort honteuse du Maître mis en terre à la dérobée, la veille de la Pâques juive. Nous reviennent en bouffées joyeuses tous les signes de vie qui nous sont familiers : l’ardeur du feu nouveau, la lumière qui fait s’évanouir les ténèbres, l’eau vive de la renaissance, la remise en mémoire des paroles d’alliance et d’amour éternel, le pain et le pardon venu du ciel, la Présence de Celui qui est toujours devant, en avant de l’histoire des hommes, Celui qui est, qui était, et qui vient et qu’aucun tombeau ne pouvait retenir !
Il a plu au Seigneur de se faire reconnaître par Marie Madeleine et l’autre Marie, avant de retrouver ses disciples, comme pour les remercier d’avoir accompagné de si près sa passion et d’avoir procédé aux rites juifs de la mise au tombeau. Si nous oublions les bontés du Seigneur pour nous, lui n’oublie jamais nos gestes d’attention à son égard.
Dans le frémissement d’un nouveau premier matin du monde, celui d’une nouvelle création selon Dieu, nous sont donnés les mots simples mais essentiels de la Bonne Nouvelle : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. ». C’est de nouveau un coup de balai, énergique et décisif, qui instaure un nouvel ordre du Monde. Le vieux monde est vraiment derrière nous.
Beaucoup de nos contemporains s’accrochent aux réalités présentes de notre monde, comme si elles étaient les réalités ultimes qui portent nos vies. Or nous le savons, Celui qui fait toutes choses nouvelles, c’est l’Esprit de Dieu, et comme l’écrit l’apôtre Paul : « Vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ ».
Que nous soyons donc des Vivants pour Dieu en Jésus Christ. Amen !
frère Gilles Rivière