François d’Assise n’est pas un amateur de conceptualisation abstraite. C’est un artiste, un poète, un troubadour et un mystique. La description que nous présente le chapitre 85 du Miroir de perfection, manifeste son extrême sensibilité à l’originalité précieuse de chacun de ses frères.
En effet, si François parle plus volontiers des frères que de la fraternité, c’est qu’il est trop conscient de l’unité mystérieuse de toutes choses en leur origine et en leur terme : tout est don, vient d’une source unique et appelle à y retourner, non sans manifester, en un magnifique feu d’artifice, l’étonnante variété des éléments qui dévoile en chacun le reflet unique de sa participation à leur source commune.
Toutes choses ont été voulues ensemble dans l’amour et sont appelées à se reconnaitre, s’honorer et s’accomplir en s’unissant pour donner forme à l’unique récapitulateur qu’est le corps mystique du Christ, centre caché du réel en qui s’accomplit l’union de Dieu, de l’homme et du cosmos.
Il faut être prophète, pour discerner ce qui est en train d’advenir au cœur d’une humanité qui ne se déploie qu’en fragments et dont l’assemblage au miroir de François laisse entrevoir la beauté de l’ultime vitrail où brilleront de tous leurs feux les multiples réverbérations de la lumière créatrice.
Un article de frère André Ménard, à lire dans la pièce jointe.