François d’Assise et les brigands


« frères brigands » : pour percevoir l’inouï de cet oxymore dont François a le secret (cf. « frère loup »), il suffit de remplacer brigand par « terroriste » : qui oserait aujourd’hui appeler Oussama Ben Laden « frère terroriste » ?
 
Cette apostrophe des brigands détermine tout le reste. La courtoisie, l’humilité, le service que les frères sont invités à pratiquer à leur égard, viennent de cette simple et audacieuse appellation : « frères brigands ».
 
Cela semble bien naïf, évidemment. Mais le récit nous dit simplement que çà marche, à cause sans doute de cette naïveté même, inoffensive et sans défense !
 
Celle qu’il inscrit dans sa règle (1Reg 7) :
 
(13) Que les frères prennent garde, où qu’ils soient, dans les lieux déserts ou en d’autres lieux, de s’approprier aucun lieu et de le défendre contre quelqu’un. (14) Et que quiconque viendra à eux, ami ou adversaire, voleur ou brigand, soit reçu avec bienveillance.

extrait de l’article de F. Pascal Aude, téléchargeable ci-dessous