Le 27 octobre 1986 à Assise, le pape Jean-Paul II avait invité les représentants des différentes religions du monde à se retrouver pour prier et pour jeûner pour la paix.
Comme l’écrit Christan Salenson, directeur de l’Institut Supérieur de Théologie des Religions [1] dans un excellent article publié sur le site du diocèse de Valence :
Si Assise fut une rencontre des religions du monde, elle fut tournée dès le point de départ vers la vie du monde et vers la paix. Il s’agit par cette rencontre de susciter un mouvement mondial de prière pour la paix, « dans l’esprit de l’année internationale de la paix », décrétée par l’Organisation des Nations Unies. Les religions ne sont pas en dehors de ce que cherchent les hommes pour construire une terre habitable pour tous. L’esprit d’Assise ne fait pas de la rencontre des religions un en-soi mais la resitue dans la mission propre des religions.
La contribution des religions à la paix est spécifique. La paix n’est pas uniquement la trêve des armes ni ne se réduit à des négociations entre des pays pour vivre en bonne entente ou dans la coexistence pacifique. Elle a son fondement dans le cœur des hommes et de tout homme. Elle est une paix du cœur. Cette paix a sa source en Dieu. Elle est un don qui comme le dira le Pape « dépend de Dieu seul » et s’obtient par la prière. Comme tout don, il devient effectif le jour où il est accueilli, le jour où chaque homme accepte que s’ouvrent en sa vie des chemins de paix et de réconciliation avec lui-même et avec les autres. La prière est le chemin par où nous arrive la paix.
Chez nous, frères capucins de la Province de France, deux lieux signifient, chacun à leur manière, cette urgence du dialogue interreligieux, qui nous concerne tous :
La fraternité de Bron, simplement parce qu’elle est "posée" à quelques dizaines de mètres de la Grande Mosquée de Lyon. Les frères capucins se retrouvent quatre fois par jour dans leur chapelle pour prier. A la Mosquée, prient les Musulmans de Lyon et sa région. Deux traditions différentes, mais tous tournés vers le Dieu Unique, qui veut que tous ses enfants vivent dans la paix.
La fraternité de Tiaret, en Algérie, elle est immergée en milieu musulman. C’est un lieu de prière, pour les frères, la communauté chrétienne (composée d’étudiants provenant d’Afrique sub-saharienne). A chaque assemblée dominicale, lors de la prière "universelle", il y a toujours un ou des étudiants qui invitent la communauté à prier pour la paix, la paix dans les différents pays d’Afrique, mais aussi la paix en Algérie.
Cette maison est une maison pour la paix et la fraternité, et nous rencontrons des musulmans amis de la paix, conscient de la responsabilité des croyants à l’égard du monde.
F. Dominique Lebon