Dans le sillage de François d’Assise des frères, sœurs et laïcs se rassemblent pour vivre l’Évangile. Ils forment ensemble une grande famille composée surtout de laïcs qui n’a jamais cessée d’être présente au cœur de l’église et du monde. Comment le petit pauvre d’Assise peut-il aujourd’hui encore mobiliser tant de monde à sa suite ?
A cette époque toute la société est bousculée tant sur le plan économique que social. Le temps de la féodalité s’achève, les frontières s’élargissent, les communes revendiquent leur autonomie, des échanges s’instaurent entre régions.
La société ancienne si bien structurée autour du seigneur et son château s’effrite de toutes parts, un nouvel équilibre social se cherche difficilement.
L’église très liée à la structure féodale n’échappe pas à cette évolution rapide. Les structures anciennes ne peuvent endiguer ce bouleversement. Des laïcs revendiquent une place, plus de tâche réservée. Des groupes nouveaux naissent spontanément sans référence à la hiérarchie mais dans une volonté de fidélité à l’Évangile.
Dans ce contexte de bouleversement naît et grandit le franciscanisme. Par certains cotés il profite de tous ces tâtonnements pour tracer sa voie et s’enrichir de tout ce qui jaillit de bon dans ce foisonnement d’innovations.
Pour tous les hommes de ce temps la route proposée par François devient un chemin possible pour tous ceux qui désirent vivre leur vie chrétienne de manière plus authentique et neuve mais se sentent mal à l’aise dans l’église sans vouloir l’abandonner.
D’autre part sur les lèvres de François aucune condamnation sur toutes ces recherches spontanées mais il propose un type de vie en marquant bien sa différence par un esprit de tolérance, de miséricorde et fidélité à l’église.
Cette proposition de François est séduisante pour beaucoup. Elle répond aux aspirations du temps et comble le désir du retour à l’Évangile.
Beaucoup de frères et sœurs emboîtent le pas derrière le poverello dans une fraternité ouverte, souple, évolutive fondée sur la radicalité évangélique et gérée par un nouveau fonctionnement de l’autorité où chacun a sa part de responsabilité. A côté des grands ordre monastiques François inaugure un nouveau style de vie religieuse en référence au Christ pauvre, itinérant, vivant au milieu des hommes pour leur révéler le Père. L’ordre des Frères Mineurs est né. Peu après les Clarisses emboîtent le pas.
Beaucoup de laïcs vinrent également trouver François car son projet de vie les intéressait eux aussi. Ils demandent à François comment allier sa recherche tout en demeurant dans leur situation de laïcs mariés et engagés dans les affaires du monde.
S’inspirant alors des recherches de l’époque (les pénitents) François leur propose un chemin nouveau et c’est la naissance de l’ordre séculier Franciscain à coté des Frères et Soeurs. Cette branche composée de laïcs n’a pas seulement à s’inspirer de la spiritualité franciscaine pour devenir des franciscains de seconde catégorie. Ils ne sont pas des marginaux, ni des sympathisants. Ils font partie intégrante de la Famille aux cotés des frères et sœurs pour y occuper une place particulière et officielle participants à la même vie franciscaine et à sa mission au cœur de l’église et du monde.
La grande famille franciscaine est née, elle demeure à travers l’histoire jusqu’à aujourd’hui ( 25.000 frères - 150.000 sœurs - 800.000 laïcs).
François propose donc à tous de marcher ensemble : une seule famille, trois branches principales et une foule de fraternités. Partout à tous les niveaux un même désir de passer sans cesse de l’évangile à la vie et de la vie à l’évangile. Partout , à tous les niveaux une grande diversité d’âge , de culture, de sensibilité pour manifester la diversité des dons de Dieu. Partout, à tous les niveaux chacun interpelle son frère pour le stimuler, le soutenir ou être soutenu. C’est ainsi que s’instaure dans cette grande famille une aide réciproque pour que chacun vive l’évangile selon son état de vie. Aucune de ces trois branches n’est propriétaire de François et sa spiritualité.
Pourtant en commun tous ont :
- le souci de la prière surtout l’action de grâces,
- la préoccupation de la justice et la paix,
- un regard de miséricorde sur tous entraînant accueil et tolérance,
- une volonté de témoigner du Christ proche de tous ceux qui se sentent loin de lui.
Tous aussi se réfèrent à une vie fraternelle impliquant écoute, partage et obéissance mutuelle, l’autorité n’étant qu’un service très provisoire et jamais un pouvoir. Cette fraternité loin d’être un ghetto n’est qu’un tremplin qui aide à aller vers tous pour tisser des liens fraternels avec tous les hommes et ainsi apporter notre part à la construction du monde nouveau. La fraternité stimule l’attitude missionnaire.
A côté de ses traits communs chaque branche a ses particularités dans la manière de vivre du fait de leur choix célibat ou mariage, à plein temps dans une communauté ou dans la vie familiale, dans le ministère ecclésial ou dans la vie professionnelle.
Ainsi aujourd’hui encore tous ceux qui désirent vivre l’évangile et mettre plus d’humanité dans le monde peuvent trouver une place dans la famille franciscaine qui se veut cellule d’église, au service de l’évangile, attentive à tout ce qui est humain.
Voir le site de la famille franciscaine en France,
et celui de la famille franciscaine en Belgique.