Le traité de la joie d’Ambroise de Lombez


En novembre 2015, Arfuyen a publié une nouvelle édition du Traité de la joie d’Ambroise de Lombez, frère mineur capucin né en 1708 à Lombez et mort en 1778 à Luz-Saint-Sauveur, avec une préface de Jean Bastaire.
Ambroise de Lombez, arrivé à la fin de sa vie, propose à ses lecteurs un antidote contre la tristesse, qui est le poison mortel de nos âmes. Il est vrai que celle-ci trouble l’esprit et affaiblit le jugement. Et ainsi la joie de Dieu habitera à jamais en eux.
Voici quelques extraits de ce livre peu volumineux, car l’auteur voulait qu’on l’ait toujours sur soi, comme un médicament à prendre en cas de crise :

La joie donne de l’agrément à tout ce qu’on dit et à tout ce qu’on fait ; au lieu que l’amertume rend tout insipide, et ôte presque tout le prix au x plus grands services. Elle gâte le caractère, obscurcit les talents, et défigure même l’homme le plus aimable d’ailleurs.

Revenez donc de votre prévention, âmes d’une piété sèche et austère, qui n’oseriez vous dérider, et qui pensez que pour plaire à Dieu il faut être toujours d’un sérieux morne et que rire est un péché.
Et détrompez par votre gaieté les gens du monde, qui regardent les dévots comme une nation insociable, dure, et presque sauvage.

D’où vient que le Seigneur a si fort embelli ce monde ? Pourquoi tant de créatures qui ne nous sont d’aucun usage, sinon pour nous donner l’agrément de la variété, le plaisir des recherches et le délassement des récréations.

Un esprit trop tendu détruit le corps et se détruit lui-même.

Usez donc de la liberté que Dieu vous donne, et soyez toujours dans le joie.
Vous vous porterez à son service avec plus de zèle, à vos devoirs avec plus de goût, à vos affaires avec plus de succès.

Quels sont alors les remèdes qu’Ambroise propose pour guérir de la tristesse ?

  • la prière, qui est le grand remède ;
  • la conversation avec des amis bien choisis ;
  • si la source de la tristesse est dans le fond du tempérament, les deux premiers remèdes ne suffiront pas, il faut le secours de la médecine.

Mais il recommande d’essayer d’abord les moyens les plus naturels, les plus simples et les plus doux :

  • la promenade, aux beaux jours, là où la nature et belle et où l’air est pur ;
  • un peu de vin, avec beaucoup de sobriété ;
  • le chant et la musique.

Bonne année 2016. Réjouissez-vous dans le Seigneur, réjouissez-vous en lui dans tous les temps.